Observation

Confinement artistique 1

Bien que confinée comme tout le monde, j’ai vite constaté que mon confinement artistique -lui- était résolument libre et riche !

La collection que je vais présenter ici a été réalisée intégralement en temps de confinement dû à la covid 19. Ce fut une période très créative et très prolifique pour moi, d’une part car la peur ne m’animait pas du tout, d’autre-part car je trouvais la situation plutôt pertinente pour repenser nos sociétés et en dernier lieu car j’ai l’immense privilège de profiter d’un grand jardin habité par les énergies puissantes de la nature. D’ailleurs, celles-ci ont largement abreuvé mes travaux de toutes leurs exubérances.

Confinement 1-
veronique egloff- avril 2020 (79×178 cm)

Comme beaucoup d’entre nous, et alors que la nature par ce virus facétieux nous avait mis en cage, j’ai plus que jamais réfléchi au monde d’après. Et j’imaginais qu’après un printemps exceptionnellement beau, un silence des trafics humains en tout genre, des animaux qui ne reprennent pas leurs droits mais qui tout simplement prennent pour une fois leurs justes droits, le règne humain adopterait peu à peu un nouveau rapport à la nature.

En fait, ce sujet est le mobile de mon action artistique depuis plus de 20 ans. Puisqu’au lendemain de 11 septembre 2001 avec l’attaque du Word Trade Center, j’ai pris violemment et gravement conscience de l’écroulement de notre vieux paradigme et ai œuvré via ma peinture pour la nécessité d’en adopter un nouveau. Depuis, je suis en « campagne » artistique pour cela.

Reprendre contact avec notre écosystème

Confinement 4- veronique egloff- avril 2020 (80×137,5 cm)
Confinement 5 -veronique egloff – avril 2020- (80×137,5 cm)

En ce printemps 2020, tout ce qui reposait sous la terre était tiré vers le ciel .
En présence d’une telle explosion vitale, je me suis faite petite, j’ai observé, j’ai échangé et j’ai partagé. J’ai convoqué tous mes sens par la présence sur mes toiles de parties du corps appartenant au genre humain au sens large. Les forces ascendantes de la Nature ont fait fleurir en moi des qualités d’humilité et de discrétion. Par cette collection, j’aspire à ce que nous reprenions contact avec notre écosystème -puisque qu’on le veuille ou non nous en faisons partie- et que nous abandonnions nos attitudes qui vont à l’encontre du respect du vivant.
Et dans la poursuite de ce travail, j’ai demandé à travers toutes ces toiles Pardon! Pardon pour toutes les erreurs et maltraitances infligées par ma génération à la nature !

Quand la conscience est présente,
la collaboration est pleine et immuable.

Dans l’urgence de la création, on trouve toujours le moyen de créer.

Durant ce premier confinement artistique survenu brutalement je n’avais que peu de matières premières à disposition dans mon atelier, j’ai créé ces travaux en recyclant tout ce que je pouvais, toiles anciennes sans grand intérêt, matériaux restant de la rénovation de ma nouvelle maison… Je n’avais aucune envie de faire appel à un quelconque distributeur numérique avec livraison à domicile dont l’éthique douteuse n’encourage pas mon adhésion.
Le noir & blanc s’est imposé pour mieux exprimer les énergies présentes plutôt que des ambiances de nature. Ce dépouillement de couleurs peu fréquent pour moi m’a aidé à mieux capter quelques fulgurances de Vie. Et puis, cette palette permet de nous hisser dans une dimension autre que celle de la stricte matérialité.

Ni attachement, ni résistance, ni opposition, de l’écoute, de l’égalité et non de la supériorité et surtout de l’émerveillement, telle fut au quotidien mon état d’esprit pour traverser ce temps créatif.

Ces pièces produites pendant mon confinement artistique sont à voir et à acquérir chez Singulart.

Suite de l’article, ICI

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